On lit comme on aime,
On entre en lecture comme on tombe amoureux,
Par espérance, par impatience, sous l’effet d’un désir,
Sous l’erreur invincible d’un seul désir,
Trouver le sommeil dans un tel corps,
Toucher au silence dans une seule phrase.
- Christian Bobin
Béziers, À contre-allées propose un parcours intime dans le fabuleux décor de la cité. Loin des clichés, ce recueil est une série de onze portraits singuliers où se mêlent poésie, psychologie et société. Béziers offre, en écho aux personnages, sa fantastique face cachée. Au Plateau des Poètes, on découvre une pauvre femme. Elle a perdu son grand amour. Et sa foi dans la parole donnée lui vaut un renouveau inattendu. Au Café de Plaisance, Pablo, le taciturne, comprend ce que la force intérieure peut révéler. Puis aux galeries Lafayette, Wanglen, petite fille muette, trouve enfin les premiers mots du grand livre de la vie. On échappe de peu à la catastrophe au Capiscol. Place de la Madeleine, Bernard trouve un peu de paradis et un gros bout d’enfer. Depuis Guantanamo, l’ancien élève du Lycée Henri IV rêve de prononcer son discours de rédemption. Et, rue Saint Aphrodise, José le vieux gitan, est en proie, une ultime fois, à la gendarmerie. Plus loin, aux arènes, Julio affronte son dernier taureau. Et puis au cimetière Vieux, les gisants amoureux de la liberté quittent leur repos éternel. Ils se réveillent joyeusement pour entrer dans la ville. Enfin Fleur, l’employée du Lida Market situé en périphérie, illumine Florian de sa grâce innocente. Pour finir, Claude, le fruit de l’ovalie disparaît subitement alors que sa princesse, celle du Plateau des Poètes, continue à le chercher et l’aimer désespérément. Tous ces personnages font face à des tourments sociaux ou psychologiques dans une ville qui leur parle et les accompagne de sa poésie. Dans un contexte où la logique dominante conduit souvent à se résigner, les protagonistes de cette fiction choisissent l’espoir, la fidélité à leur passion et la recherche du bonheur.
Dans cet ouvrage, les grains de sable crissent, filent au gré du vent, et se recomposent pour écrire de nouveaux récits. Le désert, c’est un livre inachevé. Une sorte de palimpseste, ce vieux parchemin que l’on devait gratter pour y inscrire un nouveau texte. Treize nouvelles. Cela commence par une pelletée de grains tous fins : des scènes ordinaires et touchantes de la vie oasienne avec les nouvelles Tamat, L’arganier et Boléro. Puis le sable s’écoule et se cristallise. Les conflits de civilisation et de culture apparaissent avec les nouvelles Oasis et Avant la mer. Et le vent souffle encore dans le désert et transporte aussi le trépas, c’est la nouvelle Gerboise bleue. Plus loin, les bordées de sable et les dalles géantes de fossiles piègent les hommes : c’est Les Ibis chauves et le terrorisme. Tout en haut, les nuages gorgés de poussières minérales fondent sur la ville avec leur souffle de tourments : c’est la nouvelle Khadija et l’esclavage moderne. Après la tempête, on entend la faune du désert qui se réveille : suit une fable sur le discours politique avec Les Fauvettes babillardes. Toujours prisonniers de l’immensité aride, les hommes fuient la misère : c’est Moussa et l’immigration. Aveuglés par leurs idoles et leurs maîtres, ils se massacrent, c’est Call of Duty. L’histoire et les savoirs promis au néant sont sauvés de l’ignominie : c’est Yéya. L’ouvrage se clôt sur l’acmé, un malheur opaque où l’homme s’enlise, avec la nouvelle : Je suis. Des mots, du sable et des émotions, pour oser de nouvelles aventures, éclairées d’espoir et d’amour. J’ai écrit « Crissements de sable » pour traiter avec délicatesse des thématiques dures et complexes que nous traversons aujourd’hui.
Retour à Jaffna c’est le voyage de Lunna, une femme résolue, à la recherche d’un homme qu’elle ne connaît que par sa littérature. C’est aussi une aventure sociale et humaine, une représentation singulière, intime et franche d’un pays encore très mal connu : Sri Lanka. Lunna devient responsable des Alliances françaises alors que le pays est en guerre civile depuis plusieurs décennies. Une période de cessez-le-feu et de pourparlers de paix intervient. L’engagement de Lunna la conduit à traverser le territoire pour découvrir Jaffna, une ville en partie détruite. Sur les traces de la culture française, elle recherche les liens et les survivants. Une relation d’estime et d’honneur, peut-être d’amour, la conduit à retrouver Sandana Poninbalham, ancien responsable de l’Alliance française de Jaffna qui a laissé, avant sa disparition, des textes dont elle apprécie le caractère littéraire.
Back to Jaffna is Lunna journey. A woman with determination, in search of a man she knows only through his literature. It is also a social and human adventure and, a singular, intimate and frank country depiction: Sri Lanka. Lunna Kacew become responsible for the French Alliances while Sri Lanka is still in civil war for now several decades. A period of cease-fire and peace talks crops up. Lunna's commitment led her to cross this territory to discover Jaffna, a city that is partly destroyed. On the traces of French culture, she searches for links and survivors. A relationship of esteem and honor, perhaps of love, leads her to find Sandana Poninbalham, former head of the French Alliance in Jaffna. He left, before his disappearance, photos, letters and very endearing literary texts.
In this book, sand grains squeal, spinning in the wind, and recompose themselves to write new stories. The desert is an unfinished book. A kind of palimpsest, this old parchment that one had to scratch to write a new text. Thirteen short stories. It begins with a shovelful of fine grains: ordinary and touching scenes of oasis life with the short stories Tamat, The Argan Tree and Bolero. Then sand flows and crystallizes. The conflicts of civilization and culture appear with the stories Oasis and Before the sea. And the wind still blows in the desert and also carries the death, it is the Blue Jerboa. Farther on, the sand banks and the giant slabs of fossils trap the men: it is The Bald Ibises and terrorism. From the sky, clouds full of mineral dust melt on the city with their breath of torment: it is Khadija and modern slavery. After the storm, we hear the desert fauna waking up: follows a fable on political discourse with The Twittering Warblers. Still prisoners of the arid immensity, men flee misery: it is Moussa and immigration. Blinded by their idols and their masters, they massacre each other: it is Call of Duty. History and knowledge promised to the nothingness are saved from the ignominy: it is Yéya. The book closes on an opaque misfortune where man is stuck, with: I am. Words, sand and emotions, to dare new adventures, illuminated by hope and love. I wrote Sand Squeaks to treat with delicacy the hard and complex themes that we go through today.
Avec cet ouvrage, Pramudith D. Rupasinghe rend très subtilement hommage à Ivan Nicholaïevitch, mais également à l'histoire et la mémoire de l'Ukraine. Lauréat du Golden Aster Book-World Literary Prize 2020 pour Bayan – L’Ami ukrainien, le romancier sri-lankais Pramudith D Rupasinghe est l'auteur de Footprints in Obscurity et Behind the Eclipse. La plupart de ses récits sont l’empreinte de son travail en tant qu’humanitaire à travers le monde.
At the Plateau des Poètes (poet’s park) we discover a poor woman. She has lost her man, but her faith in love provides an unexpected revival to her. At the Café de Plaisance, Pablo, a taciturn man, understands what inner strength can reveal. Then, at the Lafayette Galleries, Wanglen, a mute little girl, finally pronounces her first words. We narrowly escape catastrophe at Capiscol. In Place de la Madeleine, Bernard finds a little bit of paradise and a big piece of hell. Since Guantanamo, the former Lycée Henri IV student dreams of giving his speech of redemption. And at Saint Aphrodise street, José, the old gypsy, is preyed on by cops, he fears being arrested one last time. Farther on, in the bullring, Julio faces his last bull. Next, in the old cemetery, the buried leave their eternal rest guided by freedom. They wake up joyfully to enter the city. Then, Fleur, the Lida Market employee located on the outskirts, illuminates Florian with her innocent grace. Finally, Claude, a rugby lover suddenly disappears while his princess desperately continues to search for him.